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| | | Il y'a des jours comme ça... |  |
| | | Auteur | Message |
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Lehria
Princesse Elfe | Magicienne-Guérisseuse
Messages : 48
Date d'inscription : 23/04/2012
 |  Sujet: Il y'a des jours comme ça...  Mar 4 Déc - 20:51 | |
| L’aiguille étincelait de mille feux. Faite d’un beau matériel clair, quasiment blanc sans impuretés, la servante soupçonnait qu’il s’agissait de nacre. Mais ce n’était pas tant le matériau qui intriguait la servante, mais plutôt le fait que cette aiguille n’était pas utilisée pour coudre. Enfin si. Mais pas des vêtements ou des tapisseries. Une grosse bouffée de chaleur s’empara alors d’elle et il lui sembla que le souffle lui était court. Notant ces signes-là chez sa patiente du moment, Lehria se tourna vers elle et sorti l’aiguille du champ de vision de la servante. Elle prit alors la main blessée et souleva le morceau de tissu qu’elle avait imbibé d’une pâte odorante, qui cachait la large plaie. Cuisinière au château, une étourderie d’une de ses collègues de travail avait provoqué l’accident. Surprise la cuisinière avait échappé son couteau et ce dernier s’était frayé un chemin vers le sol en n’oubliant pas d’entailler profondément l’intérieur de la main de la femme, juste sous le pouce.
Évidemment l’hémorragie avait de suite suscité l’effroi et la panique générale dans la cuisine du château. Une chance pour la blessée qui était déjà au bord de la syncope, Lehria était de passage. Bien que l’activité des autres cuisinières et servantes lui tapait allègrement sur le système, elle parvint sans problème à arrêter le saignement abondant. La plaie restait tout de même importante et elle n’avait pas d’autre choix que de faire des points de suture.
« Je vais appliquer un onguent qui va faire en sorte que vous ne sentirait rien lorsque je recoudrait la plaie. Si la vue de l’aiguille vous dérange il serait préférable que vous regardiez ailleurs. »
La voix était douce, mais le ton lui d’une neutralité presque dérangeante. Une fois que la cuisinière hocha la tête pour signifier qu’elle avait compris, elle commença à appliquer l’onguent. Elle attendit quelques minutes le temps que le baume fasse effet. Elle s’en assura en piquant doucement la main avec son aiguille et en demandant à la cuisinière si elle sentait quelque chose. Obtenant une réponse négative, elle commença son travail de suture, la blessée suivant le conseil de la guérisseuse et regardant ailleurs. L’elfe avait tant de fois effectué ce genre de travail qu’il ne lui fallut pas bien longtemps pour le faire. Elle termina en appliquant une compresse fait de tissu doux imbibé d’onguent et de miel qui faciliterait la cicatrisation, puis banda la main.
« Et voilà. Il va falloir changer le pansement aux deux jours en lavant la plaie doucement avec un linge humide. Je vais aussi vous donner une potion que vous boirez deux fois par jour afin d’éviter les infections. La blessure risque de vous lancer pendant les prochains jours, ne la grattez surtout pas. Pour les fils, ne vous préoccupez pas avec eux, ils tomberont tout seul. Il vaudrait mieux que vous preniez au moins une semaine de repos. Par la suite, jusqu’à ce que les fils ne tombent vous ne devrez pas tremper votre main dans l’eau.»
La cuisinière fut surprise par cette information, mais cela lui passa vite, elle était trop contente que le tout se soit si bien finit. Elle remercia chaleureusement la guérisseuse, tout comme ses collègues d’ailleurs, ce dont se serait bien passé Lehria. Pas que l’elfe n’apprécie pas qu’on la remercie, cela lui faisait plaisir d’avoir pu se rendre utile ainsi, mais ces cuisinières avaient le don d’être trop… Tout simplement TROP en fait. Elle se retint de pousser un long soupir de satisfaction quand un ordre externe les obligea à reprendre le travail et à porter leur attention sur autre chose que la guérisseuse. Cette dernière se dépêcha alors de donner un petit pot et une fiole à la blessée avant de laver et stériliser l’aiguille qu’elle avait utilisée, puis de ranger tout son matériel dans sa grande boîte à compartiment. Disant qu’elle était attendue elle prit congé, n’oubliant pas sa sacoche contenant les onguents et potions qu’elle utilisait le plus souvent, elle quitta la cuisine pour aller se perdre dans les couloirs…
Poussant un long soupir, la grande elfe posa sa boîte et réajusta la lanière de sa sacoche sur son épaule. Quelle idée de partir ainsi sans demander quel était le chemin pour retourner aux écuries où elle avait laissé Cahal avec le reste de tout son stock. C’était bien beau d’avoir une mémoire intégrale, mais cela ne servait absolument à rien lorsqu’on ne faisait pas attention aux alentours ! Trop prise à écouter les explications des servantes qui étaient venues la chercher pour soigner la cuisinière, elle n’avait vraiment pas regardé quels couloirs elles avaient emprunté. Il allait falloir qu’elle fasse plus attention la prochaine fois…
Reprenant tout son attirail, elle reprit la marche, espérant que ses choix de couloirs la rapprochait de l’extérieur du château et non pas qu’ils la mènent plus profondément au cœur de l’édifice.
Dernière édition par Lehria le Mer 5 Déc - 21:49, édité 1 fois | |
|  | | Fear
Chef des Chevaliers d'Argent
Messages : 4
Date d'inscription : 29/04/2012
Age : 33
| | Sujet: Re: Il y'a des jours comme ça... Mer 5 Déc - 14:27 | |
| FEAR IS HUNGRYParce qu'il avait faim, comme trop souvent, le chef s'était pointé aux cuisines, juste comme une domestique se tranchait allégrement la main. Tandis que ces demoiselles s'affolaient, Fear en profita pour dérober de la nourriture, de vider quelques chaudrons et de causer encore plus d'ennuis pour les cuisinières, dans toute la discrétion pour laquelle il était tant réputé, lorsqu'il était temps de manger. Heureusement pour lui, la maladroite avait crée une telle commotion qu'il ne se fit pas remarquer. Le chef se servit donc dans le bœuf, la soupe, les légumes d'accompagnement et dans le pain.
La commotion s'arrêta alors qu'une elfe calmait ces demoiselles, s'occupant de la blessure. La guérisseuse renvoya les cuisinières à leurs préoccupations, pour qu'elle puisse avoir la voie libre. Les domestiques repoussèrent le chef un peu plus loin, pour éviter de l'avoir dans les jambes, mais Fear ne se laissa pas faire. Enfin, si, il se laissa pousser, mais il revenait tout bêtement se servir. À la fin, pour éviter une autre commotion, il se fit donner un panier de fruits.
Le chevalier se fit mettre à la porte pour de bon, en prétextant que l'elfe avait besoin d'espace et d'intimité pour accomplir son boulot. Bien entendu, cela ne fit qu'attiser la curiosité du jeune homme, qui décida de sauter par une fenêtre dans un des corridors et de faire le tour de l'aile. Rendu à une des fenêtres des cuisines, il s'y accota et mangea quelques fruits, tandis que l'elfe s'occupait de son boulot et des cuisinières, eh bien du leur. Comme de raison, son attention se porta plutôt sur l'étrangère que les cuisinières. C'était probablement une bonne chose, car s'il devait observer les domestiques, il allait se faire repérer bien plus rapidement.
À son grand étonnement, l'elfe soignait la domestique de façon... traditionnelle, si l'on pourrait dire. Elle n'utilisait pas de magie, comme les chevaliers ou leurs écuyers. Qu'est-ce que c'était long! Et ce n'était pas très beau à voir, à regardant la jeune cuisinière. Lui, il s'en fichait un peu de voir le sang et la couture. En réalité, cela le fascinait plus que cela le répugnait. Du moins, la couture, le sang, il en avait vu déjà trop souvent. Il ne comprenait pas l'utilité de tout ce numéro, alors qu'on pourrait tout simplement émettre une petite lumière, et la coupure allait se refermer comme par magie. Parce que c'en serait.
Tandis que l'elfe finissait son ouvrage avec des bandes et des baumes, le chevalier la sonda, par pure curiosité. Quelle surprise eut-il en réalisant qu'elle n'était pas juste une elfe, mais... une magicienne! (Il passa à des kilomètres du statut princier de la guérisseuse.) N'avait-elle pas des pouvoirs magiques de guérison, qui lui permettrait de refermer la main en un claquement de doigts? Il était convaincu que les magiciens spécialisés en guérison pouvaient tout guérir en quelques secondes, sans la moindre concentration. Lui, ça lui prenait des efforts, mais il était pas mal sûr qu'il aurait pu refermer cette plaie facilement. (Il n'avait pas vu la profondeur de la coupure, aussi...)
Tout d'un coup, une cuisinière ferma la fenêtre devant lui, coupant sa vue sur l'elfe. Son panier de fruits en tomba à la renverse. Avec un petit grognement, Fear frappa du pied les fruits, puis prit une pomme qui restait, avant de s'élancer vers les autres fenêtres de l'aile. Grippant par une, sautant par l'autre, le chevalier fit le grand tour de l'aile, jusqu'à ce qu'il repère l'elfe, qui marchait dans les corridors de façon solennelle, mais semblait un peu perdue. Cela ne l'empêcha pas de sauter à l'intérieur et marcher aux côtés de l'elfe.
― « Blblbl oups, » fit-il en ouvrant la bouche, parce qu'il tenait sa pomme là-dedans. Il la regarda distraitement rouler au loin, puis haussa les épaules, puisqu'il n'avait plus faim. Son intérêt était entièrement porté sur la jeune femme, et donc n'avait plus besoin de manger.
― « Vous êtes pas magicienne? Pourquoi vous avez pas guéri la fille avec vos pouvoirs? » demanda-t-il, sans aucune présentation, parce qu''il jugeait qu'il n'en avait pas besoin. Après tout, il avait passé sa vie au château et il était le chef des chevaliers; tout le monde devait le connaître, non? | |
| | | | Lehria
Princesse Elfe | Magicienne-Guérisseuse
Messages : 48
Date d'inscription : 23/04/2012
| | Sujet: Re: Il y'a des jours comme ça... Mer 5 Déc - 21:51 | |
| Le bruit de pas se rapprocha et pourtant Lehria ne se tourna pas pour faire face à la personne qui s’approchait d’elle. Bien que perdue dans ce trop grand édifice, l’elfe ne souhaitait pas paraître comme la pauvre « petite » femme qui était perdue. Pure fierté, ni plus ni moins, il ne fallait pas chercher. La guérisseuse ralentit tout de même la cadence de ses pas lorsqu’elle sentit que la personne arrivait à sa hauteur. Elle se retint a grand mal de ne pas sursauté lorsque la personne émit un bruit étrange suivi d’un bruit sec comme si un objet était tombé au sol. Pivotant enfin pour faire face au nouvel arrivant, elle nota la pomme qui roulait doucement sur le sol, s’éloignant du jeune homme qui venait de l’aborder. Elle eut à peine le temps de poser le regard sur lui qu’il lui posait déjà une question. Lehria ne retint pas le manque de présentation. À poser cette question il devait avoir vu sa petite opération. À force de ne pas faire attention aux servantes, elle ne s’était même pas rendue compte qu’une autre personne ait été présente. Décidemment, elle ne faisait pas attention à beaucoup de choses aujourd’hui ! Il allait falloir qu’elle se vraiment qu’elle se reprenne !
Plus grand qu’elle, le physique typique des natifs d’Argent, Lehria se permit de l’observer un instant, sans gêne. Il ne lui disait rien. Son attitude et son air semblant tout à fait décontracté l’amenèrent à penser qu’il ne devait pas faire partie des serviteurs du château. À moins qu’il soit vraiment … pour un membre du corps de service. Pas un garde non plus vu son accoutrement. Il lui semblait qu’elle faisait face à quelqu’un de plus important qu’un simple habitant travaillant ici. Ses soupçons furent appuyés lorsqu’elle le sonda est ressenti la magie en lui, surtout que lui-même fut capable de discerner qu’elle était magicienne et pas une simple guérisseuse traditionnelle. Faisait-elle face à un de ces fameux chevaliers d’Argent ? Même si cela faisait des années qu’elle était sur la route, Lehria avait toujours évité le plus qu’elle le pouvait les châteaux d’Émeraude et d’Argent car ils étaient au centre du conflit qui régnait entre le Sud et le Nord. D’un autre côté, se trouver aux centres névralgiques du dit conflit, lui permettait d’être à jour sur ce dernier.
Revenant à l’instant présent, l’elfe adressa un simple sourire à l’inconnu. Toujours pas de réponse de sa part. Elle déposa alors doucement sa boîte sur le sol, marcha doucement jusqu’à la pauvre pomme qui se trouvait encore sur le sol de pierres froides. Elle la ramassa, l’épousseta délicatement et se redirigea vers l’homme contre lequel elle plaqua le fruit au niveau du torse, d’un geste sans douceur et le lâcha, obligeant le jeune homme à remonter les mains pour rattraper la pomme. Elle se détourna doucement, se rechargea de sa boîte en la prenant par la poignée et reprit sa marche, n’ayant a priori pas l’envie de répondre à la question de l’inconnu. Et pourtant, après quelques pas…
« Cette femme est épuisée et pas que physiquement. Si je l’avais soignée en utilisant simplement mes pouvoirs elle aurait repris son travail immédiatement et vu son état de fatigue, il n’aurait pas fallu attendre bien longtemps avant qu’un autre accident ait lieu. En tant que soigneuse, c’est mon devoir de me préoccuper du bien être de mes patients. Cette femme a vraiment besoin de repos. »
Il n’y avait aucune remontrance dans le timbre de voix de la femme, elle s’était exprimée comme à son habitude, de manière douce et tout de même polie. Elle se tourna alors vers l’inconnu, sourire aux lèvres, tenant sa boîte des deux mains désormais.
« Seriez-vous vous-même magicien pour m’avoir mis à jour ainsi ? »
L’air était innocent. Lehria avait bien sa petite idée derrière la tête mais rien de tel qu’une confirmation pour s’assurer des choses non ? Elle ne se rendait pas compte qu’on s’attendait qu’elle reconnaisse le personnage. Mais en même temps elle était en un sens nouvelle ici, elle ne pouvait décemment pas connaître tout le monde. Surtout qu’Argent n’était vraiment pas son royaume d’origine, ni privilégié. En tant que personne neutre, elle se devait de ne pas accorder sa préférence pour un groupe ou l’autre. C’était parfois difficile, très difficile même… | |
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