Je ne sais plus ce que je cherche

Messages : 25 Date d'inscription : 03/12/2012 Age : 38 Localisation : Emeraude

Je ne sais plus...

Les mains sur les hanches, torse nu comme à son habitude, en tout cas dans l'enceinte du château, Logan était debout au milieu du couloir de l'aile des chevaliers. Quelques pas derrière lui, la porte de sa chambre, entrouverte, laissait voir un désordre pas permis. Jamais Logan n'avait laissé sa chambre en un tel bazar. Les draps et couverture de son lit étaient éparpillés dans la pièce, des parchemins trainaient un peu partout sur le sol, sur une petite table et sur le matelas à nu. Ses armes et son équipement sortis du coffre où il les rangeait habituellement, et gisaient abandonnés sur le sol. C'était comme si un ouragan avait ravagé l'endroit. En fait d'ouragan, c'était tout simplement Logan qui avait fouillé dans ses affaires à la recherche de quelque chose. Il y avait passé d'ailleurs passé la plupart de la matinée, et maintenant l'heure du déjeuner était passée, et il était là, planté au milieu du couloir. Et il ne savait plus ce qu'il était venu chercher avant tant d'ardeur.

Des bruit de pas le sortirent de sa torpeur. En se retournant, il aperçut quelques serviteurs venus remplacer les torches et les bougies. Malgré qu'ils le connaissaient depuis des années maintenant, l'allure du jeune homme en effrayait toujours quelques uns. Ils le contournèrent alors, en lui jetant des regards terrorisés, et Logan les suivit du regard, sourcils froncés mais parce qu'il était plongé dans sa réflexion. C'était à peine s'il faisait attention aux serviteurs. Quand ils furent partis, Logan se retourna, croisa ses larges bras sur son large poitrail, et s'adossa au mur près de sa chambre. Les yeux rivés sur quelque aspérité des pavés à ses pieds, il était aussi immobile qu'une statut de Parandar. C'est pourquoi il n'entendit pas les pas qui s'approchaient.

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La lune était encore bien haute dans le ciel lorsque la jeune femme se réveilla en sursaut, ses iris couleur de forêt fixant les ténèbres, comme à la recherche des images troublantes qui s'étaient imposées à son esprit, quelques secondes plus tôt. Emmitouflée dans sa couverture, le visage partiellement enfoncé dans son oreiller, Ophelya se retourna sur le dos, sourcils froncés, le coeur en sharpie. Encore une fois, elle avait rêvé à son ancienne vie, au sourire d'Enora, sa dame de compagnie, la seule mère qu'elle avait pu avoir. Elle était morte. Dans un accident qui aurait pu être évité si quelqu'un l'avait crue. Si on ne l'avait pas traitée de sorcière, de monstre, de prophète de malheur. Si elle avait cessé de croire qu'elle devait se taire pour être acceptée, là-bas, entre les murs d'Argent. En inspirant profondément, l'ancienne princesse se mordilla la lèvre inférieure, s'interdisant de pleurer.

Ici, à Émeraude, personne ne connaissait sa véritable identité. Personne sauf le vieil Ebrahim, le magicien. Il avait promis de garder le secret. Ainsi, Argent avait cru à la mort accidentelle de la petite princesse. Et Émeraude ignorait qu'il avait formé cette dite princesse en jeune chevalière aux pouvoirs magiques. Si la vérité venait un jour à éclater, Ophelya ignorait le sort qui lui serait réservée. Était-elle une traître? Non. Pas de son avis. On avait rien fait pour la garder là-bas. Et au fond d'elle même, la jeune femme souhaitait tout simplement que la paix revienne. Point final. Délicate, toute en douceur, gracieuse et douce, rien chez elle n'inspirait à la violence ou à la guerre. Rien sauf ses yeux et son âme tourmentée. Bien que cela eut été difficile, Ophelya s'était liée d'amitié avec les autres enfants au fil des années. Cependant, elle n'avait jamais osé mentionné ses véritables origines à quiconque, prenant bien garde de fermer son esprit aux petits curieux. Méfiante, discrète, elle ne parlait que très peu et préférait de loin écouter les autres plutôt que de déblatérer sur son propre passé.

Ainsi, la jeune femme n'arriva pas à trouver le sommeil avant le lever du soleil. Lorsqu'elle se décida enfin à sortir de ses quartiers, le château avait déjà pris vie. Ses longs cheveux bruns encadraient son visage aux traits délicats tandis qu'elle se dirigeait d'un pas lent vers les cuisines. À défaut de porter son uniforme, elle avait enfilé une robe à pointes effilées dans les tons de vert. Bien qu'elle avait tenté de devenir une guerrière à part entière, son côté princesse n'était pas parti. Et il ne partirait probablement jamais.

En tournant le couloir, elle releva la tête, aperçu l'imposante silhouette de Logan, puis s'arrêta, hésitante. Apparemment, il semblait profondément concentré. Certes, pour la plupart des gens, il pouvait avoir l'air menaçant, mais depuis qu'elle le connaissait, Ophelya en était rapidement venue à la conclusion que le grand chevalier possédait une âme pure. Ce n'était certainement pas son genre de s'imposer à quiconque. En fait, faire le premier pas était, dans n'importe quelle situation, une véritable punition pour la jeune femme. Comme pour lui imposer à agir, un serviteur la percuta, faisant tomber les plats qu'il tenait en main.

«Aïe» fut la seule chose que la demoiselle prononça tout en se frottant le nez en grimaçant. Plutôt menue, elle s'était prise l'épaule du serviteur en plein visage. Celui-ci se répandit en excuses tout en récupérant ce qui était tombé au sol. En bonne samaritaine, Ophelya lui donna un coup de main. Réalisant qu'elle avait probablement désormais attiré l'attention de tous, elle esquissa un sourire gêné à l'égard du serviteur qui reprenait sa route et se dirigea vers son frère d'armes. Croisant les bras tel qu'il le faisait, elle pencha la tête et tenta d'apercevoir ce qu'il regardait. Un simple coup d'oeil au champ de bataille qui servait de chambre au grand chevalier, Ophelya haussa les sourcils, septique.

- Tu tentais de faire du rangement?

Messages : 25 Date d'inscription : 03/12/2012 Age : 38 Localisation : Emeraude

Je ne sais plus...

Logan ne parvenait vraiment pas à retrouver ce qu'il était venu chercher dans sa chambre. Si ça se trouvait bien dans sa chambre en plus, allez savoir ! Bras croisés sur le torse, adossé au mur près de sa chambre, un pied appuyé derrière lui, le regard fixé au sol, il sondait sa mémoire à la recherche du moindre élément. Il tentait de retracer le début de sa journée, pour savoir pourquoi et comment il en était venu à devoir chercher quelque chose. Ça devait être quelque chose d'important pour qu'il en vienne à retourner ça chambre comme ça, en plus ! Il se rappelait s'être levé, être allé faire ses ablutions, prendre son petite déjeuner, puis aller faire quelques passes dans la cour. Après, plus rien, c'était le trou noir. Il se souvenait seulement qu'il avait repris conscience de ce qu'il faisait quand il était en train de tout retourner dans ses affaires.

Une voix à ses côtés le fit tressaillir. Il devait vraiment être à cran. D'habitude, rien ne le faisait sursauter. Il n'avait jamais eu peur de l'orage ni du noir. Il avait souvent passé dès son plus jeune âge des nuits entières en forêt, seul ou avec son frère. Et rien, pas même le hurlement des bêtes sauvages ne lui avait dressé les poils sur les bras. Il tourna la tête vers la jeune femme, puis vers la chambre et de nouveau vers Ophelya. Il se redressa et pénétra dans la pièce en désordre.

-Non ! Je range mieux que ça quand même ! Répondit-il, incapable de discerner le moindre humour en l'instant. En d'autres circonstances, il aurait rit cependant, et de bon coeur. Il aimait la compagnie d'Ophelya, et son humour. Pourtant, il savait qu'elle cachait quelque chose, quelque chose de sombre et qui l'attristait, mais il ignorait quoi exactement. Il était difficile de garder des secrets pour les gens avec qui on grandissait, surtout quand ils avaient la capacité de communiquer par la pensée.

-Je cherchais quelque chose apparemment, mais... le problème, c'est que je sais plus quoi. Tout ce que je sais, c'est que c'est quelque chose d'important. De très important.

Planté au milieu de la chambre et du désordre, Logan observait chaque élément visible. Non, décidément, ça ne lui revenait pas. Soupirant profondément, ce qui ressembla presque à un grognement, il reporta son attention sur la jeune femme. Elle avait quelques cernes, imperceptible pour ceux qui ne la connaissait pas bien. Mais pour ses frères et soeurs d'armes, il était impossible de ne pas les voir. Logan n'était pas du genre à s’immiscer dans la vie des autres, et il ne s'occupait pas de ce qui ne le regardait pas. Mais dans le cas de ses frères et soeurs, il avait toujours du mal à rester détaché.

-Ça va toi ? On ne t'a pas vu au petit déjeuner, ni à l'entrainement. En fait, on ne t'a pas vu de la matinée. La nuit a été agitée ?

Comme à son habitude, la voix de Logan était restée basse. Par moment, on aurait dit qu'il murmurait, de peur de faire trembler les murs du château.

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-Non ! Je range mieux que ça quand même ! Avait rétorqué son frère d'arme d'une voix quelque peu bourrue, plus brusque qu'à l'accoutumée.

Les yeux verts de la jeune femme se plantèrent sur l'imposant personnage qui la dépassait d'au moins deux têtes de haut, l'air soudainement contrariée. Ce genre de réaction faisait partie du pourquoi elle ne faisait jamais les premiers pas. En petite femme susceptible qu'elle était, la réponse – qui aurait semblé banale à n'importe qui – lui écorcha les oreilles. Ses sourcils se froncèrent, son menton se releva en un geste d'imperceptible provocation et elle haussa les épaules à titre de «Je m'en fous, hein. Je ne fais que constater». Mais consciente que sa contrariété soudaine paraissait sans aucun doute à des miles à la ronde, Ophelya se contenta de lui faire des gros yeux, plutôt que de s'exprimer à haute voix, attendant que l'autre poursuive. Depuis son arrivée au château, le géant était pour elle et pour ses autres comparses, le grand frère de l'Ordre. Comme le grand frère qu'elle n'avait jamais eu. Pourtant, ni à lui, ni à aucun autre des chevaliers, elle n'avait avoué sa véritable identité. Était-ce parce qu'elle ne leur faisait pas confiance? Non. C'était plutôt parce qu'elle tentait d'oublier cette partie d'elle, parce qu'elle avait honte. Parce qu'elle avait peur. Peur de cette partie de son passé qui semblait toujours vouloir lui ramener en pleine figure qu'elle n'avait pas sa place ici. Qu'en plus de trahir ses propres racines, elle s'imposait comme alliée à ceux qui auraient dû être ses ennemis.

Encore aujourd'hui, bien que dix années se soient écoulées depuis l'accident qui avait faire croire à sa mort, Ophelya ne parvenait pas à comprendre. Et en elle régnait une amertume et un ressentiment profond envers son père. Cette emblème de guerre, ce roi puissant, fier, ce monarque imposant qui l'avait toujours vue comme une ombre, une tache, plutôt que comme ça propre fille. Enora lui avait dit, alors qu'elle était encore enfant, qu'elle était le portrait tout craché de sa mère. Qu'elle avait son tempérament, ses traits, ses manières. Pourtant, si sa mère lui ressemblait tant, il était impossible, aux yeux d'Ophelya qu'elle ait déjà aimé un homme comme son père. Qu'elle ait aimé un homme aussi froid. Aussi prétentieux. Du moins, c'était le seul côté qu'elle connaissait de lui. Elle se permettait donc de le juger. Ne l'avait-il pas fait envers sa propre fille sans vraiment la connaître?

« Ta mère était ce qu'il avait de plus précieux» lui avait un jour confié la bonne femme alors qu'elle peignait la longue chevelure de sa protégée.

« Et je lui ai enlevé maman lorsque je suis née. C'est ça?» avait rétorqué la petite princesse en levant les yeux vers Enora qui s'était contentée de marmonner un «non, mon petit ange» peu convaincu.

Sa mère étant décédée en lui donnant la vie, Ophelya ne connaissait d'elle que les louanges des Argentais à son égard et ses portraits qui ornaient les murs du château. Ces derniers représentaient une jeune femme d'une élégance sauvage, d'une grâce étonnante. Bien plus belle qu'elle-même ne l'était, de l'avis d'Ophelya. Ces portraits ornaient-ils encore les murs de pierre de la forteresse? Cela, elle en doutait sincèrement. Son père était incapable d'aimer. Point final. Rien qu'à penser à l'épaisse muraille qui protégeait le royaume qui l'avait vu naître, la princesse en éprouvait une crainte non feinte. Car oui, elle avait peur d'Argent. Tout un chevalier, non? Peureuse, fragile, pas tout à fait honnête...

Une vague de honte la submergea pendant quelques instants alors qu'elle détournait les yeux pour poser son attention sur le désordre de la chambre. Prenant bien soin de camoufler ses pensées, Ophelya ne répliqua pas au commentaire de son frère d'arme qui semblait plutôt confus et contrarié de ne pas trouver ce qu'il cherchait. Vingt bonnes secondes se passèrent sans qu'elle ne prononce un seul mot. Puis, Logan fini par rompre le silence. La jeune femme paru surprise, entrouvrit la bouche, la referma. Était-elle en si piteux état? Machinalement, elle glissa une main sur son visage, comme si ce simple geste pouvait effacer les cernes et la pâleur de son visage.

- Euh...

Bien entendu, son absence s'était faite remarquée. Ils étaient une famille. Quand l'un d'entre eux manquait à l'appel, tous les autres le savait.

- Si l'on peut dire, avança-t-elle en hochant distraitement la tête. Des cauchemars m'ont empêché de dormir. Du coup, je me suis endormie aux petites heures...

Excuse lamentable. Ophelya le savait très bien, même si ce n'était pas totalement faux. Elle se détacha du mur puis s'avança lentement pour s'appuyer contre le cadre de porte qui donnait sur la chambre de son frère d'arme.

- Si ce que tu cherchais est si important, peut-être pourrais-je t'aider à le retrouver. Après tout, c'est peut-être une question de vie ou de mort, alors...

Un faible sourire s'étira sur les lèvres de la jeune femme, discret, timide, mais bien présent.

Chevalier d'Émeraude Messages : 13 Date d'inscription : 09/05/2012

Lizzie avait plutôt bien dormi cette nuit là. La veille, elle avait sentit la fatigue la gagner très tôt, elle avait bien tenté de la combattre mais c’était finalement étendue dans son lit en début de soirée, incapable de lutter d’avantage contre le sommeil. Quelques secondes à peine suffirent pour que Liz se laisse aller dans un profond sommeil imperturbable.

Lorsqu’elle ouvrit les yeux au petit matin, le soleil ne s’était toujours pas pointé le bout du nez, il était très tôt. La jeune femme décida de sortir du lit et de commencer sa journée, elle pourrait ainsi s’entrainer à l’aube, elle se sentait pleine d’énergie. Elle plaça ses pieds sur la pierre froide et sentit un léger frisson lui parcourir le dos. Elle resta assisse quelques secondes sur son lit et bougea ses orteils. La froideur du matin était agréable, bien que les cheminées étaient alimentées régulièrement, au matin, la température ambiante était toujours plus fraiche. Liz choisit une longue tunique verte, arrivant à la hauteur des genoux, la noua avec une large ceinture en cuir et enfila des bottes. Elle démêla ses cheveux pâles et les laissa sur ses épaules. Elle quitta ensuite sa chambre.

Les couloirs étaient déserts, la jeune femme aimait cette tranquillité qui lui permettait de réfléchir. Lentement elle se dirigea vers la cours extérieure ou elle commença son entrainement par quelques étirements et par la suite elle se mit à l’épée. Après quelques heures, elle sentit son estomac gargouiller. Elle leva les yeux au ciel et remarqua que le soleil était haut dans le ciel. Elle n’avait pas vue le temps passer. La chevalier rangea son matériel et se dirigea vers le château, elle passera à sa chambre avant d’aller déjeuner.

Le château était beaucoup plus actif qu’à son réveil. La jeune femme fredonna en parcourant le corridor de l’aile des chevaliers menant à sa chambre. Elle était distraite et remarqua à peine les domestiques présents dans le couloir. Sa chambre était presque au fond du couloir, elle passa donc devant la chambre de la plupart de ses frères et sœurs d’arme, sans remarquer que Ophelya et Logan, elle passa sans les voir, toujours en fredonnant. C’est lorsqu’elle entendit leur voix qu’elle remarqua qu’elle n’était plus seule. Elle fit demi tour et s’arrêta devant la chambre de Logan. Logan y était et Ophelya se trouvait dans l’encadre de la porte.

-Salut vous deux!

Liz leur sourit puis laissa son regard balader dans la chambre de Logan… il y régnait un réel désordre. La jeune femme resta dans le couloir tout en observant la chambre.

-Qu’est-ce qui s’est passé? Je n’ai jamais vu ta chambre dans un tel désordre!

Lizzie regarda à tour de rôle son frère et sa sœur d’arme, Logan avait l’air contrarié et Ophelya un peu fatiguée. Les chevaliers avaient l’habitude de garder leur chambre propre et présentement c’était sans dessus dessous, les couvertures par terre, tout son matériel était éparpillé sur le sol. Il était clair que quelqu’un cherchait quelque chose!

-Tu ne t’es pas fait voler tout de même? En plein jour en plus! Il faut aviser les gardes!

Lizzie avait tout à coup perdue sa bonne humeur, elle avait sentit son cœur battre plus vite. Il fallait absolument retrouver la personne qui avait fait ça. Lizzie était figée devant la porte, outrée qu’on ait pu entrer par infraction dans la chambre d’un chevalier. Sa spontanéité avait fait en sorte qu'elle s'était fait une idée des événements sans réfléchir au possibilité de se désordre.

Messages : 25 Date d'inscription : 03/12/2012 Age : 38 Localisation : Emeraude

Logan est un homme. Un homme n'est pas subtil. Et en plus de n'être pas subtil, un homme ne voit pas l'évidence. Alors, Logan ne remarqua pas que le ton qu'il avait employé pour répondre à Ophelya avait contrarié la jeune femme. Pourtant, cela n'avait pas été son but. Ses pensées étaient entièrement tournées vers son problème personnel, il ne capta donc pas les pensées d'Ophelya lorsqu'elle se remémora son passé. Comment aurait-il réagi alors ? Seul Parandar le savait. Pour l'heure, il avait cependant bien remarqué qu'elle avait été absente à l'entrainement du matin, et qu'elle semblait fatiguée. La réponse de la jeune femme se fit hésitante avant qu'elle avoue avoir fait un cauchemar. Ce n'était pas la première fois et Logan essayait de lui faire avouer ce qu'elle voyait dans ses mauvais rêves, mais jamais la jeune femme ne s'était confiée. A personne. Le chevalier savait qu'il n'y avait rien de personnel, qu'elle ne se confiait à personne. Mais il aurait aimé vraiment pouvoir faire quelque chose pour sa soeur d'arme. Il était comme ça, Logan, protecteur envers tout le monde, en particulier ceux qu'il aime. S'il n'en oublie pas sa famille à Rubis, sa famille est aujourd'hui composée de ces hommes et ces femmes avec qui il a apprit à devenir ce qu'il est. Il a toujours été là pour eux. Et il se sent responsable d'eux, combien même il n'est pas leur chef, mais il est là, dans l'ombre, autant que faire se peut et il remarque quand quelque chose ne va pas.

Il écouta la jeune femme lui proposer de l'aider à retrouver ce qu'il cherche. Question de vie ou de mort. Peut-être bien. Non, ce n'est pas si grave. Logan sait seulement que c'est quelque chose d'important pour lui, à ses yeux. Quelque chose qu'il a besoin d'avoir près de lui en permanence pour se rappeler d'où il vient et pourquoi il est ici. Il s'agit peut-être d'un pendentif, ou d'une bague, ou d'un bracelet qu'on lui avait offert. Mais plus il cherche et moins il se rappelle.

-C'est gentil, Ophelya, merci. Mais je ne veux pas t'embêter avec ça, alors que tu as l'esprit occupé. Ce n'est pas si important tu sais. Enfin, je crois. C'est un souvenir, il me semble, quelque chose auquel je tiens. Qui me vient de ma famille.

Soudain, une silhouette apparu derrière Ophelya, restée dans l'encadrement de la porte. Logan tourna la tête en direction de la tête apparue. Il s'agissait d'une autre de ses soeurs d'arme, Lizzie. La douce est gentille Lizzie, qu'on ne soupçonnait pas capable d'arriver à terrasser un ennemi en combat. Mais il faut toujours se méfier des apparences, Logan avait appris cette leçon de nombreuses années auparavant. Cependant, il resté invaincu par ses frères et soeurs d'armes en combat uniquement. Car dès qu'on aborde la magie, c'est une autre histoire.

Logan fit un tour de la pièce et remarqua qu'il avait quand même bien dérangé ses affaires. En entendant ce que disait Lizzie, il se redressa et la rassura.

-Non non ne t'en fais pas. On ne m'a rien volé, c'est moi qui ai... qui ai tout dérangé. Je suis désolé, je vais tout remettre en ordre. Il y a juste un objet que je ne retrouve pas. Un objet auquel je tiens et Ophelya s'est proposée pour m'aider. Mais ne vous inquiétez pas, je vais bien réussir à le retrouver.

Le colosse se déplaça encore et revint vers les deux jeunes femmes. Baissant la tête, parce qu'il était vraiment grand, il prit la main d'Ophelya dans la sienne et planta son regard dans le sien.

-Un jour, tu ne pourras plus garder ce qui te pèse sur le coeur. Nous sommes là pour toi. Et le jour où tu en auras besoin, nous t'écouterons. Nous sommes tes frères et tes soeurs. Tu dois nous faire confiance. Car si tu n'as pas confiance en nous, cela pourrait un jour poser problème, si une guerre éclatait...

Ainsi donc, elle était si transparente. Sa mine se renfrogna, ses sourcils se froncèrent et une moue se plaqua sur ses lèvres. Au fond d'elle, la jeune femme savait qu'elle n'avait rien à craindre de ses frères d'armes, mais une méfiance bien ancrée demeurait toujours présente, juste au cas où. Les mots ne désiraient pas sortir de sa bouche, de peur d'être de trop. Et de provoquer une véritable catastrophe. Pourtant, faisant preuve de beaucoup de respect, Logan ne tenta pas d'en savoir plus, du moins, pour le moment. À défaut de lui poser des questions, il sembla replonger momentanément dans sa réflexion quant à l'objet mystérieux qu'il cherchait. À vrai dire, malgré la mine renfrognée d'Ophelya, elle devait avouer que la situation était plutôt drôle à voir. Elle avait toujours considéré le grand homme à l'allure un peu brute, comme un grand frère qui serait toujours là pour elle et les autres chevaliers. Un grand homme que rien ne pouvait réellement ébranler. Toutefois, là, regardant le chaos qui régnait dans la pièce et cherchant en vain ce qu'il était venu chercher, il avait plutôt l'air d'un petit garçon coincé dans un corps trop imposant pour lui, aux yeux d'Ophelya. Un faible sourire apparu de nouveau sur ses lèvres, chassant momentanément son angoisse.

Soudain, elle perçu la présence de l'une de ses soeurs d'armes, quelque part derrière elle. Elle tourna d'abord la tête, puis fit face à la nouvelle venue en repoussant les longues mèches de cheveux qui descendaient sur ses bras. Lizzie. La jolie fée. Toute en pureté, en gentillesse. Mais une redoutable guerrière tout de même. Lizzie avait à peine observé le carnage qu'elle était déjà prête à bondir chercher les gardes. Oui, la chambre de Logan avait l'air d'avoir été pillée par une bande de brigands. En cela, Ophelya devait reconnaître que sa soeur d'arme avait vu juste. Et pourtant, seul Logan était le coupable de l'allure de sa chambre. Tandis que le chevalier expliquait à Lizzie la situation, Ophelya était demeurée plantée là, bras croisée, posant ses iris couleur de forêt sur la chambre, sur Logan puis sur sa soeur d'armes. D'un point de vue personnel, elle doutait énormément que quiconque puisse trouver quoi que ce soit ici...

réfléchissant distraitement à ce que pouvait bien chercher le grand homme, la jeune femme ne l'avait pas vu qu'il était revenu vers elle. Elle posa d'abord la main qui venait d'agripper la sienne, la fixa intensément, puis leva les yeux vers le chevalier à qui elle appartenait. Ophelya soutint son regard sans broncher, puis redressa légèrement le menton en signe de «essaie donc pour voir». Sa méfiance finirait par la perdre. Elle le savait très bien. Mais l'idée qu'elle perde également ceux qu'elle avait appris à aimer lui faisait mal. La jeune femme savait très bien que son compère avait raison. Pourtant, quelque chose l'empêchait de parler. Quelque chose de plus fort qu'elle. Cette peur d'être rejetée, de ne plus être aimée. Elle n'avait jamais compris la raison pour laquelle son père s'était montré si distant envers elle. Lui qui semblait si aimé de ses sujets. C'était de la peur qu'elle avait capté chez lui, lorsqu'il la regardait. Avait-il cru qu'elle provoquait les désastres dont elle avait les étranges visions? Lui avait-il gardé rancune parce que la reine était morte en lui donnant la vie? Tant de questions sans réponses...

Certes, elle savait que si elle continuait à cacher des choses à ses frères et soeurs d'armes, c'est eux qui finiraient par se méfier d'elle. Le magicien avait insinué qu'Ophelya avait été retrouvée, presque morte, à la frontière d'Émeraude. Ce qui était vrai. Cependant, il avait mentionné que la demoiselle venait d'une famille de paysan en provenance de Diamant. Ses manières, sa posture et son langage raffiné n'avaient certes rien à voir avec une éducation de paysan. Pourtant, le magicien avait insisté sur ce fait. Heureusement pour elle, son physique ne rappelait en rien celui des Argentais. En cela, elle était très fière de ressembler à sa mère.

Hochant finalement la tête en signe d'assentiment, Ophelya retira sa main de celle de Logan, se gratta distraitement la tête, puis fit face aux deux chevaliers.

- Alors, nous continuons de chercher ou nous déclarons forfait?

[HJ: Je suis désolée, j'ai eu des problèmes de connexions >.<]

Chevalier d'Émeraude Messages : 13 Date d'inscription : 09/05/2012

Lizzie était soulagée de savoir qu’un voleur n’était pas l’origine de tout ce bordel. Par contre, elle était un peu surprise de savoir que son frère d’arme lui-même était l’auteur de tout ce désordre. En tous les cas, si elle cherchait quelque chose dans sa chambre elle savait maintenant qu’elle était mieux d’éviter de demander de l’aide à Logan.

-Tu vas devoir ranger tout ca si tu veux retrouver quelque chose ici…

Lizzie sourit et entra dans la pièce, elle enjamba une pile de vêtements qui était agglutiné par terre. Elle alla s’adosser contre le mur de la pièce. Elle observa ensuite son frère d’arme s’avancer vers Ophelya. Liz savait qu’Ophelya gardait des choses en elle, c’était une femme discrète à propos de sa vie avant Émeraude, mais Lizzie n’avait jamais posé de question à ce sujet. Par contre, aujourd’hui, en écoutant les paroles de Logan, elle comprit que quelque chose tourmentait sa sœur d’arme, était-ce sont passé, ou autre chose?? Quoi qu’il en soit, a voir l’air d’Ophelya, elle n’avait pas envi d’en parler. Elle changea de sujet.

Lizzie envoya une vague d’appaisement à sa sœur d’arme question de la détendre un peu. Puis, elle se tourna vers Logan, c’était a lui de décider si ils devaient poursuivre ou non les recherches.

-C’est à toi de décider Logan, est-ce qu’on continue de chercher…

Tout en posant la question, Liz se rendit compte qu’en fait, elle n’avait aucune idée de ce que Logan cherchait…

-Au fait, qu’est ce que tu cherche, ca doit être très important si tu met ta chambre dans cet état?

Attendant, sa réponse, Liz sentit son estomac protester, avant de se retrouver dans la chambre de Logan elle avait dans la tête d’aller déjeuner.

-Si on abandonne, je propose qu’on aille manger un petit quelques choses!

HJ: dsl du retard... le temps des fêtes a été occupé pas chez moi!!

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